Contribution écrite du groupe « Bioéthique et santé » des SSF aux Etats généraux de la bioéthique
Les Semaines sociales de France (SSF) se sont penchées à plusieurs reprises sur les thèmes conjoints de la solidarité et de la santé : « Biologie, médecine et société » (2001), « les nouvelles solidarités » (2009), « L’Homme et les Techno sciences » (2014). Lors de ces sessions annuelles des experts venus de la sociologie, de la philosophie, de l’économie étaient sollicités, venus d’horizons divers, bien au delà du christianisme social, fondement des SSF. Depuis 2009, un groupe pluridisciplinaire, réuni par les SSF, s’implique dans l’étude du fonctionnement du système de santé, considérant que l’économie de ce système doit être un élément de l’appréciation bioéthique (1). La contribution qui suit provient de ce groupe de réflexion. A partir de composants du système de santé, sens de la médecine, pratique du soin, accès aux soins et inégalités, place des plus fragiles, financement solidaire pour le traitement de la maladie, nous souhaitons tenter d’apprécier les interférences avec certains thèmes des États généraux, et présenter quelques propositions.
Quelle évolution voulons-nous pour ce bien commun qu’est le système de santé, selon quelles priorités ? Ce bien est porté par des financements venant de la solidarité nationale et son expression, la protection sociale. Reconnue comme une valeur fondatrice et un droit constitutionnel, le pays a choisi de lui consacrer de façon égalitaire, à coté d’autres axes fédérateurs (sécurité, justice, éducation), une part significative de la richesse créée par le travail de tous. Avec une limite éthique : ne pas reporter la dette croissante sur les générations futures.
Chaque thème abordé à l’occasion de la révision des lois de bioéthique s’inscrit dans l’économie de cette solidarité. Soit au niveau des charges de l’Assurance Maladie, comme l’extension de l’AMP ou le développement des soins palliatifs. Soit au niveau de ressources nouvelles à rechercher, si la dépendance est reconnue comme un risque devant bénéficier de la solidarité nationale.
D’où des questions liées au sens et au devenir du système de santé :
Car le système de santé est non seulement un marqueur témoin de l’état de nos valeurs républicaines mais aussi un composant fort et structurant de notre société. A travers lui, à travers les évolutions dont il pourrait être l’objet, le monde de demain est en question.
Ce thème aborde trois composantes « sensibles » de la pratique d’AMP avec IAD : la gratuité du don, l’ouverture d’une pratique médicale à des demandes extra médicales, l’anonymisation des donneurs. A la faveur d’un « droit à l’enfant », le principe français du don gratuit de gamètes est malmené.
Les conséquences du don ne sont pas les mêmes pour donneurs ou donneuses, (le don d’ovocytes nécessite une stimulation ovarienne et une ponction ovocytaire chez la donneuse, quand le don de sperme est sans suite corporelle pour le donneur), pas plus que le nombre de gamètes donnés lors d’un recueil ne l’est, suivant qu’il s’agit d’un homme ou d’une femme. La gratuité du don n’est-elle pas envisagée que sous son aspect strictement financier ? Et n’y a t il pas croyance faussée que donner serait toujours gratuit ?
Ainsi que l’indique l’Agence de Biomédecine dans son dernier rapport sur la pratique des AMP avec IAD destinées aux couples hétérosexuels (soit 3% des AMP), il existe des tensions liées à la pénurie de gamètes, en particulier pour certaines populations, à cause de la pratique courante de l’appariement, ou des règles d’accès au don.
Ces tensions entraînent le développement de circuits parallèles échappant aux contrôles sanitaires et/ou au principe du don gratuit. Le marché des gamètes payants existe déjà dans plusieurs pays européens, aux pratiques et réglementations diverses. Face à l’accroissement des demandes, ce marché déborde déjà en France, notamment avec le remboursement par la Sécurité sociale, pour des couples hétérosexuels, d’AMP à l’étranger recourant à des gamètes payants. De plus, les risques sanitaires, ou de consanguinité, sont réels comme ceux liés à l’hyperactivité de certains « fournisseurs », surtout désireux d’accroître leurs ressources.
La prise en compte de demandes extra médicales, en cas d’accès à l’AMP avec IAD pour des femmes seules ou en couple homosexuel, va-t-elle accentuer ces tensions ? Et contribuer à des délais prolongés d’attente, voire au-delà des délais de prise en charge par l’AM ?
Si l’empathie pour quelques-uns exprimant une demande extra médicale se traduit par une loi, va-t-on assister à une fragilisation de l’organisation de l’AMP en France, dans son financement et dans ses repères éthiques, aux dépens de la réponse due aux demandes médicales du plus grand nombre ?
La fin de l’anonymisation définitive du donneur de gamètes est programmée. Elle aurait déjà pu être décidée lors de la précédente révision de loi bioéthique, Cette fin programmée n’est aucunement liée à de nouvelles demandes sociétales mais à la science : tests ADN et recoupements d’informations avec des banques de données. Ce mouvement irréversible s’inscrit aussi dans le principe du droit humain d’accès à ses origines. L’anonymisation du donneur et l’appariement permettaient jusqu’alors d’esquiver, pour les couples infertiles receveurs, l’opprobre sociétale de « non performance » qu’ils ressentaient. Il convient donc d’interpeller fortement les représentations sociétales sur l’infertilité et de développer l’accompagnement des couples recourant à l’AMP par des professionnels du soutien à la parentalité. Mais alors que l’infertilité augmente ne doit on pas aussi s’interroger sur cette société qui investit si peu sur la connaissance et la prévention des facteurs de baisse de la fécondité, voire dont elle se fait complice par l’organisation du travail des femmes notamment ?
Nous proposons une levée encadrée de tout anonymat pour les personnes concernées qui en feraient la demande et ce très tôt, théoriquement dès l’âge d’une fertilité possible. Nous proposons également la création d’un fichier central des donneurs, afin que les centres d’AMP soient mieux en mesure d’appliquer dans la réalité la loi actuelle : pas plus de dix enfants par donneur.
Le développement du séquençage du génome et son application, entre autres, au diagnostic de maladies à caractère génétique, est, pour certains, une étape majeure du développement d’une médecine personnalisée, voire ainsi préventive. Une bonne distance doit cependant être trouvée entre d’un coté le juste souhait de pouvoir proposer une enquête génomique dans des situations de maladies familiales ou de transmission éventuelle à la descendance, et de l’autre, la pratique de génotypages intensifs et étendus suggérés par des laboratoires industriels.
Le juste souhait nourrit lui-même deux tensions :
Quant aux tenants du génotypage intensif, ils croient à un continuum absolu entre génome et performances de l’individu, méconnaissant les limites de nos connaissances sur les facteurs d’expression des gènes ainsi que nos acquis sur les paramètres affectifs et culturels de l’élaboration d’un petit d’homme. Ils échappent au périmètre d’évaluation médicale, mais sont aisément manipulables par un marché mondialisé, par des industriels, des employeurs ou des assureurs, en vue de gains indéfinis et d’une sélection impitoyable qui voudrait exclure toute vulnérabilité. Ils réduisent l’individu à son génome et alimentent une croyance en la guérison de toute chose par une intervention à ce niveau, sans s’inquiéter des énergies collectives et des crédits issus de la solidarité qu’elle mobilise.
S’imposant comme un nouveau paradigme de la pensée médicale, pour la classification des maladies ou leur prise en charge clinique, cette médecine génomique, apportant une réponse technique immédiate, ne risque-t-elle pas en outre d’effacer le processus diagnostic progressif, et le lent accompagnement nécessaire pour répondre à la plainte par un traitement adapté ?
Alors que l’évolution démographique va accroître considérablement ( sans doute tripler en trente ans) le nombre de personnes âgées très dépendantes on peut être surpris de ne trouver, pour approcher ce problème sociétal majeur, que des propositions mortifères dont les États généraux se font l’écho. L’allongement de la durée de vie, l’éclatement géographique (et souvent affectif) des familles, les politiques du logement, la perte de services de proximité ou « d’entre voisinage » sont autant de facteurs d’une réduction, voire d’une rupture, de la vie relationnelle, génératrice de souffrance et d’une perte du goût de vivre. Cette rupture est particulièrement marquée lors de l’installation en EHPAD. Mais si l’EHPAD peut être le lieu choisi pour finir sa vie, avec la reconstitution d’un nouveau réseau relationnel, ses prestations sont dépendantes d’un financement complexe qui induit des situations inégalitaires d’un département à l’autre. Le retentissement de ces insuffisances de financement sur la densité de personnel soignant, la possibilité d’une présence infirmière de nuit ou le développement d’une culture de soins palliatifs, vont aussi entraîner l’augmentation des transferts vers les Urgences de l’hôpital et les décès en milieu hospitalier, à l’inverse du souhait de la personne. Ne faut-il pas tout d’abord agir sur les éléments d’évolution sociétale profonds ? Et à tout le moins en assumer tous les effets, y compris financiers, pour respecter le choix des personnes âgées ? Cette cohérence souhaitée ne serait elle-pas un facteur majeur de cohésion sociétale, à l’encontre de la promotion d’une contre image d’inutilité ?
« L’exercice de ce droit (maîtriser son destin, via l’euthanasie ou le suicide assisté) n’enlève rien à personne. C’est le type même de la liberté personnelle qui ne déborde pas sur la liberté d’autrui » (2). Ces propos risquent de dégrader les valeurs fondatrices de la société à l’intérieur de laquelle ces libertés s’exercent. Nombre de ces valeurs se traduisent en effet par le développement, grâce à la solidarité nationale, d’acteurs de soins palliatifs. Or ces soins, et plus largement le care, comme la volonté de les reconnaître et de les financer, sont ici directement mis en cause. Enfin n’est-ce pas ébranler la confiance dans la parole du médecin et provoquer l’inquiétude extrême, que de voir un même mot, sédation, changer de sens, et passer de l’apaisement à l’intention létale ? (3)
La satisfaction apportée à la demande faite par quelques-uns au nom d’une autonomie qui permettrait de transgresser l’interdit de tuer, fondateur d’une société, tout en exigeant d’elle une ultime prestation, ne va-t-elle pas démonétiser ces valeurs de soin, d’accompagnement jusqu’à la mort, manifestation de notre fraternité dans une commune humanité, que l’on souhaite rendre accessibles à tous ?
Les perspectives ouvertes par l’exploitation des données de santé sont immenses. Mais il importe que ce soit le système de protection sociale, expression de la solidarité nationale qui en assume le leadership. Sinon le risque est grand de voir les grands opérateurs digitaux s’emparer de ce qui deviendrait alors, pour eux, une gigantesque source de profit. Une minorité s’approprierait ainsi à son seul bénéfice des données sensibles et en interdirait l’accès aux importuns. Le trésor que constituent les données de l’assurance maladie ne peut être seulement sanctuarisé, il doit être exploité. Et ce selon des critères ouverts.
Chaque étape d’un algorithme traduit en effet un choix fait, le plus souvent, selon des critères non explicités, pouvant être eux mêmes actualisés par effets de l’IA, qui, sous couvert de « vérité scientifique », proposent une solution « hors sol » dont le soignant ne se perçoit (ni ne se veut) responsable. Il importe en ce sens que les choix des algorithmes employés soient ouverts.
Mais même ainsi, il faut prendre garde au fait que l’emploi intensif et inapproprié des algorithmes des moteurs de recherche ne démonétise le savoir « global » composite (savoir, savoir être, savoir faire) des soignants recevant la plainte. En particulier quand il vient s’imposer comme porteur d’une « bonne » pratique dont les éléments d’élaboration à partir de la littérature scientifique, ne sont plus accessibles.
La responsabilité éducative et économique du politique est ici majeure. Elle ne peut être réduite par la force et le soutien médiatique apporté aux demandes d’évolution sociétale quand leur donner satisfaction ne peut advenir sans accroître, de façon non responsable, les charges d’une AM déjà déficitaire, ou risquer de dégrader la qualité et le sens de services institués pour pallier des troubles de la fertilité de nature médicale, ou pour prodiguer soins et assistance à des personnes porteuses d’un handicap depuis leur naissance, ou du fait de leur vieillissement.
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(1) En 2013, ce groupe a publié un rapport, complété en 2016 : "Mieux dépenser pour la santé de tous". Ce document a été suivi en mai 2017 par les Actes d'une journée d'études à Strasbourg : "La Sécu jusqu'où ? Quelle solidarité et quel soin pour notre système de santé ?"
(2) Tribune de 156 députés parue dans Le Monde du 1er mars 2018
(3) Avis du CESE sur la fin de vie (10 avril 2018)
Les Actes de notre session 2017 "Quelle Europe voulons-nous ?" sont maintenant disponibles en livre et en ebook !
L'occasion de se (re)plonger dans les discours passionnants de tous nos intervenants et de découvrir des articles du Journal La Croix traitant du projet européen.
Pour en savoir plus ou commander votre exemplaire, cliquez ici !
Après avoir demandé à nos voisins européens belges et allemands quelle Europe ils souhaitaient, interrogeons les Polonais.
Dans le cadre de nos réflexions sur l'Europe, nous organisons un troisième voyage apprenant du 23 au 27 mai à Cracovie.
Celui-ci vous permettra de vous immerger dans la culture polonaise et de découvrir un réalité européenne différente de celle que nous vivons au quotidien.
Vous serez amené à :
►Rencontrer des responsables politiques, associatifs, religieux et économiques ;
►Visiter le site d'Auschwitz-Birkenau
Pour plus d'informations, cliquez ici.
Un voyage apprenant n'est pas un voyage touristique mais un outil d'éducation et d'expertise citoyenne permettant de favoriser la rencontre entre des acteurs de milieux différents, afin de s'inspirer, de débattre et d'apprendre les uns des autres.
Afin de nous aider à améliorer notre session nationale, vos retours sur la session "Quelle Europe voulons-nous ?" sont précieux !
Cliquez ici pour remplir notre questionnaire de satisfaction.
Un grand merci d'avance de la part de toute l'équipe des Semaines sociales !
A l'occasion de la 92ème session des Semaines sociales de France sur le thème "Quelle Europe voulons-nous ?", Jean-Marc Ferry, professeur titulaire de la chaire de Philosophie de l'Europe de l'Université de Nantes, s'est exprimé sur la question de la place des nations dans l'Union Européenne.
Retrouvez son intervention ici.
Membres d’Initiative chrétienne pour l’Europe (IXE),un groupe de travail composé de laïcs chrétiens appartenant à divers pays d’Europe de l’est et de l’ouest, nous nous réjouissons de la tenue prochaine à Rome d’une conférence “Re-penser l’Europe” à l’invitation du Pape François et de la COMECE les 26, 27 et 28 octobre.
Alors que l’Union européenne est entrée manifestement dans une nouvelle phase de son évolution, nous espérons que la rencontre de Rome deviendra le début d’un processus donnant lieu à un dialogue permanent qui donnerait la possibilité, au-delà de la politique au jour le jour, de penser ensemble comment l’Europe pourrait donner un sens commun à notre avenir.
A partir de notre dernière rencontre qui se tenait à Riga, au cours de laquelle nous avons pu échanger et prier ensemble, nous soulignons quelques aspects de ce que pourrait être aujourd’hui une contribution chrétienne à un futur projet européen.
Le 12 mai dernier, une journée d’études a été organisée par les Semaines sociales de France à Strasbourg, en partenariat avec Centre européen d’enseignement et de recherche en éthique (CEERE) et l’Espace de réflexion éthique en Alsace (ERERAL). Consacrée au système de santé français, cette rencontre a permis d’ouvrir le débat sur les pistes d’amélioration en termes numériques, humains, légaux ou encore éthiques. Suite à ces échanges, le livre La Sécu, jusqu’où ? Quelle solidarité et quel soin pour notre système de santé a été créé, retraçant les réflexions discutées lors de cette journée.
Le texte suivant a été envoyé par mail aux élus (députés, sénateurs, conseillers régionaux, conseillers départementaux, maires de villes de plus de 5000 habitants) le 7 juin.
Durant une année, les Semaines sociales de France, en préparation à leur session 2016 consacrée à l'éducation, ont mené un chantier sur ce thème, en s’appuyant sur une plateforme participative, en multipliant les réunions dans les régions et en collaboration avec plusieurs partenaires. Il en est résulté un Livre ouvert de propositions pour l'éducation, structurées autour de quatre « leviers d'action », que nous souhaitons vous soumettre en cette période électorale.
L’orientation générale est celle de la co-responsabilité des acteurs de l’éducation et la nécessité de leur alliance, défendues dans notre Manifeste pour une alliance éducative, républicaine et pluraliste. Les propositions sont diverses et intéressent les différents niveaux de responsabilité des élus : législateurs, responsables de collectivités locales et territoriales.
Au cours de la session elle-même, cinq partis politiques ont pu réagir à ce Livre ouvert. Beaucoup de propositions plaident pour plus de souplesse dans la gouvernance du système éducatif, plus d’autonomie donnée aux établissements, plus de liberté laissée aux enseignants, afin qu’ils soient plus proches des conditions de terrain où ils sont implantés. On a vu, par les diverses réactions politiques la vitalité de ce débat.
Sommaire
1– Les quatre « leviers d'action »
Réduction des droits à remboursements, contributions diverses des utilisateurs du système : ces mesures de gestion de l’Assurance maladie accroissent les charges de ceux qui ont moins de ressources. Pourtant, le principe de base de l’Assurance maladie est que « chaque assuré social bénéficie, contre le risque et les conséquences de la maladie, d'une protection qu'il finance selon ses ressources. »
Mais à trop justifier les évolutions du système de santé par les bouleversements techniques ou les nouvelles données démographiques et anthropologiques, que reste-t-il de la volonté fondatrice de solidarité?
Par leurs répercussions financières et managériales ces évolutions questionnent profondément l’efficience du système et au delà de celle-ci : son « économie » -c’est-à-dire son organisation, les missions des acteurs, les modalités d’accès pour les personnes devant y faire appel, le service rendu, ses caractères financiers- est un des paramètres de la réflexion éthique en santé, une santé où le secteur sanitaire n’est pas dissocié du secteur social qui lui est lié.
La démarche de soin trouve-t-elle sa fin dans l’acte technique, dans l’innovation thérapeutique ? Dans un cure exclusif du care ? ou dans le renouvellement de la réflexion sur le sens du soin ? Dans une perspective d’autonomie individualiste vide, ou d’autonomie relationnée et solidaire ? Dans le sens de l’intérêt général pour la collectivité ?
Avec toute personne partageant ces préoccupations ou susceptible de les éclairer, la journée d’étude permettra d’aborder ces tensions entre les divers contenus possibles du soin, entre les injonctions venues d’en haut et les réalités de terrain.
Pour penser une continuité des soins englobant ses aspects sociaux au même titre que ses composantes sanitaires, deux grands cadres seront proposés :
•Le soin que nous dispensons répond-il aux besoins de santé ?
•Comment décloisonner les structures de santé ? Obstacles et ouvertures
LA SECU, JUSQU’OÙ ?
QUELLE SOLIDARITÉ ET QUEL SOIN
POUR NOTRE SYSTÈME DE SANTÉ ?
Les Semaines sociales de France,
le Centre européen d'enseignement et de recherche en éthique (CEERE)
de l’Université de Strasbourg
l’Espace de réflexion éthique région Alsace (ERERAL)
vous invitent à participer
à une journée d’étude
le 12 mai 2017
à l’Université de Strasbourg
Palais Universitaire - Salle Fustel de Coulanges
9 Place de l’Université - 67000 Strasbourg
Pour participer à la journée, merci de renvoyer le bulletin d'inscription en téléchargeant le document ci-dessous.
Quelle Europe voulons-nous ?
Mardi 2 mai à partir de 17h30, suivez le FACEBOOK LIVE et posez vos questions à Yves Bertoncini, de l'institut Jacques Delors et Philippe Segretain, des Semaines sociales de France. La rencontre aura lieu en direct sur la page Facebook du journal la Croix, et sera animée par Jean-Christophe Ploquin, rédacteur en chef au journal la Croix.
Vous n'êtes pas sur Facebook et ne savez pas comment vous y prendre ? Consultez notre notice ci dessous :
13 ans après « l’Europe , une société à inventer » les Semaines Sociales vous proposent d’affronter les tensions entre l’idéal européen, qui a porté des choix politiques majeurs et le vécu d’Européens qui ignorent ou rejettent l’Europe.
Partout en France des événements organisés par les Antennes régionales vous permettront de travailler une problématique européenne ou de situer une région dans le vécu européen.
Rendez-vous le 25 mars (60ème anniversaire du Traité de Rome) sur le site ssf-lasession.org, pour y trouver références et contenus informatifs sur l’Europe. Vous pourrez aussi y apporter vos réflexions, recueillies dans une enquête, pour nourrir la rencontre de deux jours "Quelle Europe voulons-nous?" les 18 et 19 novembre à Paris.
Emmanuelle Gounot, née en 1917, avocate et professeure de droit à l'université catholique de Lyon, était une figure du catholicisme social.
Ce fut la première femme à occuper le poste de secrétaire général des Semaines sociales de France, de 1953 à 1972.
Plus particulièrement engagée dans la défense de la famille, elle fonde en 1974 l’Institut des sciences de la famille (ISF), au sein de l’université catholique de Lyon.
Denis Vinckier (administrateur des SSF) et Bernadette Angleraud (présidente de l'antenne sociale de Lyon) lui rendent hommage, sur le blog des SSF et sur le site de l'antenne de Lyon.
A Lire : le compte rendu de la rencontre organisée par les Semaines sociales des Yvelines le 1er février,
sur l'Histoire de la conscience Européenne, avec Antoine Arjakovsky co directeur du département de recherche "Société Liberté Paix" au Collège des Bernardins.
Vous pouvez télécharger et lire cette synthèse en cliquant ici.
Mercredi 25 janvier dernier, les Semaines sociales de Paris recevaient Sylvie Goulard et Jean-Louis Bourlange, en leur posant cette question : Quelles sont vos 3 idées pour redonner du souffle à l'Europe ?
Voici la réponse de Sylvie Goulard en vidéo :
Les Actes de la 91e session des Semaines sociales de France sont en vente !
Ils regroupent l'intégralité des textes des conférences et des débats vécus à la session, ainsi que tous les articles parus dans la Croix sur l'éducation en 2016. Rendez-vous sur BOD pour les commandez en ligne et les recevoir chez vous!
Ensemble
En 2016, nous avons cherché à améliorer l'éducation
En 2017, contribuons ensemble à redonner du souffle à l'Europe
92e session : 18 et 19 novembre 2017
Belle année
Les Semaines sociales de France
Chère amie, cher ami des Semaines sociales,
La session « Ensemble, l’éducation » a rassemblé 1500 personnes à Paris et 2000 auditeurs sur la wikiradio (répartis dans 13 pays). C’est donc 3500 personnes qui, ensemble, ont échangé leurs expériences, leurs idées, leurs rêves pour rechercher des solutions et donner un nouveau souffle à l’éducation.
En cette période de crises multiples, nous avons la conviction que c’est en rebâtissant ensemble l’éducation que nous créerons une société plus harmonieuse. C’est pourquoi nous nous sommes saisis de ce thème en cette période électorale. Notre démarche est à l’image de la société que nous souhaitons : une association d’acteurs multiples qui œuvrent ensemble grâce à leur diversité.
De ce long travail de préparation effectué par le groupe de pilotage national, les antennes régionales et la plateforme participative en ligne, ont émergé 25 propositions en faveur des familles et de la parentalité, de l’ouverture de l’école au monde, du tutorat et de l’autonomie des établissements. Les représentants de cinq partis candidats aux présidentielles s’en sont saisis en séance, y ont réagi et ont contribué à les enrichir.
Notre travail se poursuit donc dans les semaines à venir pour approfondir et diffuser nos propositions afin qu’elles nourrissent les programmes liés aux échéances électorales de 2017.
Parce que ce travail a un coût - celui de la session mais aussi de tout ce qui précède, prépare et prolonge la session - nous avons besoin de votre aide.
Parce que cette session bénéficie bien plus largement qu’aux seuls participants, nous avons besoin de votre soutien.
Sachez qu’une place nous coûte réellement 208 € mais que la part financière moyenne assumée par un participant est de 99 €. Pour chaque participant, il nous reste donc 109 euros à trouver soit 52 % du coût.
Espérant pouvoir compter sur votre soutien, nous vous remercions chaleureusement de votre engagement à nos côtés. Vous pouvez compter sur le nôtre pour mener la mission de discernement et de propositions des Semaines sociales.
En vous souhaitant de très belles fêtes de fin d’année, je vous prie de recevoir, chère amie, cher ami, l’expression de mes meilleures salutations.
Dominique Quinio,
Présidente des Semaines sociales de France
Pour télécharger le bulletin de don : cliquez ici
Au lendemain de la 91e session des Semaines sociales de France « Ensemble, l’éducation » (19 et 20 novembre à Paris), retrouvez sur le site dédié à l'événement toute la richesse de ces deux jours : textes, podcasts des émissions radio, photos, storify, vidéos… Le site s’enrichira au fil des jours ; revenez donc régulièrement !
Nous venons de clore la plateforme participative de l'éducation.
Plus de 135 contributions ont été postées, 127 publiées... Merci pour votre participation active !
Merci, Henri, pour ton homélie.
Merci, Philippe, pour votre « mot de mémoire » et, en particulier, pour avoir si bien dit le secret de Jean : son couple. Juliette, je ne peux pas te dire de ne pas être triste, mais soit très fière, car tout ce que Jean nous a apporté, tout ce qu’il a fait, c’est avec toi, grâce à toi. Vous l’avez tissé ensemble.
Et maintenant, comme il me l’avait demandé un jour où je le taquinais sur son allure juvénile, quelques mots sur l’ami et sur l’homme public. Je le fais en sachant bien que beaucoup ici de ses autres familles de La Croix, de Bayard, d’Ouest-France, des Semaines Sociales de France (SSF), pour qui il était un tel compagnon, une telle référence, auraient certainement bien des choses plus belles ou plus profondes à dire.
La personnalité de Jean, d’abord : j’ai interrogé plusieurs d’entre vous et vous avez cité la cordialité, la limpidité de la pensée, la simplicité, la franchise, la sensibilité si vive, la bienveillance, une humilité vraie, évidemment le professionnalisme, son incomparable talent de pédagogue et, au premier abord, dans la rencontre dans son « salut tout le monde ! », la gaieté. Plus ou moins vite, on en venait cependant à deviner qu’il y avait autre chose derrière cette gaieté.
C’était une joie radicale, celle qui habite les chrétiens authentiques, celle qui est un don de l’Esprit et qui est là même dans les larmes : la joie de qui contemple La Croix et vit le matin de Pâques, celle de l’homme sauvé. Oui, Jean était un chrétien et toute sa pudeur ne cachait pas tout à fait la place de la prière dans sa vie. Inséparable de cela, son merveilleux vécu de l’amitié. Disant cela, je parle au nom de vous tous et de certains qui nous ont hélas déjà quittés, en particulier, au nom du premier de notre trio, Michel Albert.
Jean était aussi l’homme de beaucoup de dons, évidemment - et « le premier », comme il aimait le dire - : le don de ses origines. Il parlait avec bonheur de sa naissance dans un quartier et une famille populaire, de son père militant du PSF, de son oncle communiste et de leurs déjeuners du dimanche, du chômage des années 30, et puis des chances de sa vie : le collège, le lycée, Sciences Po, la Jeunesse Étudiante Chrétienne (JEC), de son aumônier jésuite, le Père Aunet. On sait le reste. Il connaissait notre pays dans toute la profondeur de ses strates et cela lui donnait une liberté princière avec quiconque et où qu’il aille.
Les dons du journaliste : la curiosité universelle, l’acuité du regard, un talent fulgurant de clarification, l’imagination constamment en éveil, et aussi une capacité de réflexion personnelle profonde sur les sujets les plus divers, y compris les grands thèmes teilhardiens, l’éclat de la plume enfin. Relisez ses « papiers » de La Croix, d’Ouest-France, il n’avait pas son pareil pour décortiquer en trois phrases la situation la plus confuse, le problème le plus complexe et il finissait par trois ou quatre mots d’une lumineuse évidence indiquant la voie de sortie. Comme nul autre, il exorcisait le dilemme de Valéry qu’il aimait bien citer : « tout ce qui est simple est faux, tout ce qui est compliqué est inutile ». Lui, il savait rendre le vrai simple et l’orienter à l’utile.
Ici, il faudrait dire un mot de son regard sur le monde. Il n’était ni naïf, ni systématiquement pessimiste. Je ne sais qui m’a soufflé qu’il n’avait nul besoin d’être pessimiste pour qu’on le reconnaisse intelligent. En revanche, il avait deux obsessions : le long terme, amener les décideurs à relever le nez du guidon, et la démographie parce que Sauvy lui avait enseigné que c’est la « petite aiguille de l’horloge » et parce que là, il s’agit des hommes dans la durée.
Jean était une intelligence et une imagination en éveil. Avec sa quête de l’utile, elles en faisaient un guetteur. Et ceci nous amène à un autre don : sa disponibilité pour l’engagement. Engagement pour soutenir chacun, mais surtout le fait qu’il cherchait toujours le moyen ou le moment où, à quelques-uns, on pourrait pousser les portes de l’avenir. Ceci lui était inspiré, comme à toute une génération, par la formation reçue à la JEC et à l’ACJF et par ses contacts permanents avec les responsables syndicaux patronaux et politiques ou de la fonction publique. Jean était toujours prêt à l’engagement et à accepter des responsabilités dont il savait tirer le meilleur.
Je mentionne simplement, parce que c’est tellement dans le domaine public, sa création avec Jean-Louis Servan-Schreiber et le succès éclatant de l’Expansion, puis l’Entreprise, la Lettre de l’Expansion, la Tribune de l’Expansion. Il a été l’inventeur d’une nouvelle presse économique, exigeante, compétente, et qui s’adresse dans la clarté à l’intelligence du public. Parcourant ses écrits – dont sa trentaine de livres, on retrouve les quatre causes pour lesquelles il n’a cessé de se battre : le progrès social dans l’équilibre économique, la diffusion et l’approfondissement de l’enseignement social chrétien, la construction de l’Europe et la vitalité de la démocratie.
Pour la protection et les chances d’épanouissement du travailleur, il n’aurait jamais baissé les bras. Il avait ainsi accepté, à la demande de Jean-Baptiste de Foucauld, Commissaire Général du Plan, en 1994-1995 de présider une commission du Plan sur « le travail dans 20 ans ». il tarabustera, il bousculera ses honorables collègues pour leur vendre l’idée qu’il défendra plus tard à travers les Semaines Sociales de France du « contrat d’activité ». Jérôme Vignon - qui ne peut être des nôtres cet après-midi et qui voyait en Jean un « réformiste révolutionnaire » - m’a recommandé de souligner auprès de vous la fécondité de cette idée. Il s’agissait de lier les droits du travail, non plus seulement au contrat entre le salarié et son employeur du moment, mais de les attacher au travailleur lui-même, afin d’atténuer le traumatisme des ruptures et de faire fructifier les temps de transition tout au long de la vie. C’est le principe de portabilité des droits. Après oui 20 ans, ceci devient réalité avec l’adoption en août 2015 de la loi du « dialogue social et de l’emploi », instaurant un « compte personnel d’activité ». L’idée est tellement féconde que d’autres développements pourront s’ensuivre. Que Jean et Notre Dame du Travail - que cette église dont il était un fidèle paroissien honore - en soient remerciés.
Jean savait bien – c’est encore Jérôme qui parle – que ce qui est durable se construit avec le temps, avec le poids de la conviction et du dialogue, une voie où il entraîna à sa suite les Semaines Sociales de France. Dans les années 1980, avec Jean Gélamur, il les ressuscite car les suites de 1968 les avaient mises en sommeil. Il en prendra la présidence et en fera un lieu où, certes on médite la parole – souvent si forte – des encycliques, mais nullement le lieu d’un catéchisme ; plutôt l’endroit où s’élabore et murit la réflexion des « chrétiens sociaux de notre pays » qui, depuis plus d’un siècle, ont tellement apporté à notre progrès social.
Il me faudrait parler aussi de son engagement européen et nul ne pourrait le dire mieux que son ami Jacques Delors. Quelqu’un d’autre m’a prié de le souligner. C’est Jean-Claude Trichet - aujourd’hui aux États-Unis -, auprès duquel il a été, pendant 3 ans, à la Banque de France, membre du groupe de conseillers de la Politique monétaire. Il a été, « avec tout son talent », me dit l’ancien Président de la Banque Centrale Européenne, un extraordinaire porte-parole à travers des centaines de conférences et un défenseur pugnace à la fois de la construction européenne et de la marche vers l’euro, dans la nécessaire discipline des grands équilibres.
Un dernier engagement de Jean important par les temps qui courent : la qualité et vitalité de la vie démocratique. Nul ne connaissait mieux que lui les hommes politiques. Cette classe si vilipendée aujourd’hui au grand péril pour notre démocratie. Sans rien ignorer de leurs faiblesses, il les respectait véritablement. Il comptait sur eux. Son dernier éditorial d’Ouest-France, quelques jours avant qu’il ne soit frappé par un AVC, évoquant – je cite - « le bel et rude enjeu » du débat public était pour les hommes politiques un ultime message : entretenez les valeurs qui fondent notre histoire, explicitez celles sur lesquelles il faut construire le monde demain.
Jean, un dernier mot. Nous sommes tous, ici, les témoins de ta vie. Nous relisons ces 87 ans, avant qu’elle ne soit changée en vie éternelle. Dans les joies comme dans les peines, dans tant de labeurs, nous t’avons vu cheminer sur cette voie-express vers la sainteté que recommande Michée, un sympathique petit prophète d’une période troublée. « Rien d’autre qu’aimer avec tendresse, pratiquer la justice et marcher humblement avec ton Dieu. » (Mic 6-8) Ton Dieu !, celui que, en France, nous appelons le Bon Dieu – que tu priais avec les mots de Saint Thomas More –, tout ce que tu lui as demandé et bien plus, Il te l’a donné, comme le dit l’Évangile de Luc « en une bonne mesure tassée, secouée, débordante, versée dans le pan de ton vêtement » (Luc 6-38).
Alors Chers Amis, pour Jean et pour toute sa vie, que Dieu soit loué ! Rendons-lui grâces.
Salut, Jean.
Michel Camdessus
Assemblée générale des Semaines sociales
2 juin 2016
Par Dominique Quinio
Il y a de nombreux mois, déjà, alors que j’étais encore en responsabilité à la Croix, Jérôme Vignon a souhaité me rencontrer pour me faire une proposition, qui prend corps aujourd’hui : accéder, à la fin de son propre mandat, à la présidence de ce vénérable mouvement. Après mûre réflexion, j’ai répondu positivement.
D’autres candidats et candidates, j’en suis sûre car je les connais, auraient largement mérité cet honneur.
Je suis alors entrée dans un long processus d’apprentissage (une sorte de contrat en alternance) aux côtés de Jérôme, bien sûr, de l’équipe permanente et de toutes les instances des Semaines sociales de France. Je les remercie tous de leur accueil et de rôle de maître d’apprentissage. J’ai également rencontré les responsables des différentes antennes régionales lors de leurs réunions à Paris, mesurant ainsi la richesse du maillage territorial que vous représentez.
Vous me connaissez peut-être par ma longue carrière au journal la Croix, quotidien d’informations générales, de conviction catholique, où j’ai travaillé pendant plus de 40 ans et que j’ai dirigé pendant dix ans. Je suis journaliste, voilà ma formation. J’aime à dire que je ne suis spécialiste de rien et curieuse de tout. Le monde dans lequel nous vivons me passionne ; la vie des hommes, d’ici et d’ailleurs, me passionne. En toute immodestie, j’ai pu m’approprier comme ligne de conduite – pour moi et pour le journal – les premières lignes du texte fameux de Vatican II, la constitution pastorale sur l’Eglise dans le monde, Gaudium et Spes : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. »
Le cardinal Etchegaray, à l’occasion du jubilé des journalistes en l’an 2000, les invitait à « à voir aussi loin qu’il y a un homme ». « Il vous revient d’être les veilleurs d’un monde nouveau qui se lève », disait-il encore.
Une belle et exigeante feuille de route dans laquelle il me semble que les Semaines sociales peuvent absolument se reconnaître. Et qui éclaire la mission essentielle de ces lieux de frottement entre le christianisme et la société, ces lieux qui mettent en relation, en dialogue, qui unissent ceux qui pensent ou croient différemment, et ne veulent pas diviser: les associations sont de ces lieux-là. Et les Semaines sociales particulièrement, qui ont pour objet de s’intéresser à la société pour la comprendre, décrypter ses complexités, éclairer ses injustices et ses failles et aider, avec d’autres, à la transformer.
Peut-être est-ce en raison de cette continuité de mission que je serai heureuse d’accéder à cette nouvelle responsabilité. Peut-être aussi parce que mon premier patron à Bayard presse fut Jean Gélamur : son rôle aux Semaines sociales fut marquant. Et que Bayard abrite les modestes locaux des Semaines. Je suis également sensible au grand âge des institutions, qui sont le signe de leur durabilité (un concept très écologique, n’est-ce pas) et de leur résistance, de leur utilité : la Croix ou les Semaines Sociales sont plus que centenaires, elles me séduisent par leur esprit de fidélité et à leur capacité à se renouveler, à s’inscrire dans la société telle qu’elle est aujourd’hui. Et parce que des laïcs y jouent tout leur rôle.
Ici, si vous m’en jugez digne, je serai la première femme présidente comme je fus la première directrice d’un quotidien national. J’en suis fière, non par un féminisme exacerbé, mais tout simplement parce qu’il est bon que femmes et hommes travaillent ensemble au « salut du monde », mêlent leurs talents et capacités. Et enfin, j’ai tout à fait conscience de la difficulté de succéder à des hommes (président ou directeur) de grande valeur qui ont marqué formidablement l’histoire de leur institution. Je ne « remplacerai » pas Jérôme Vignon (je n’ai pas remplacé Bruno Frappat). Simplement, à ma manière, j’habiterai la fonction qui me sera confiée, dans la continuité, mais sans me satisfaire d’un copier-coller paresseux. En m’appuyant sur une équipe mêlant les anciens, piliers des semaines sociales, et des nouveaux que nous avons choisis ensemble.
Venant d’un quotidien généraliste, arrivant dans un mouvement « généraliste », si l’on veut bien comprendre l’enseignement social-chrétien comme s’intéressant à tous les aspects de la vie des hommes (il n’est qu’à se remémorer la liste des thèmes abordés au cours des années pour s’en convaincre), je continuerai à être « curieuse de tout ».
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En 2016, à quelques mois de l'élection présidentielle, la 91e session des SSf se tiendra les 19 et 20 novembre à Paris, sur le thème de l'éducation.
Elle sera précédée de conférences-débats en régions.
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