Avec le vote du Grenelle 2, la culture de la performance s’impose aux acteurs du Bâtiment. Ces derniers devront s’engager sur des résultats thermiques précis dans la construction neuve. Mais tous les acteurs sont-ils prêts … et surtout d’accord ? Un débat organisé par l’AJC* a fait le point.

Le mouvement du Grenelle est bien lancé mais les acteurs du Bâtiment sont-ils prêts à répondre aux défis qu’imposent les nouvelles réglementations à venir ? Entreprises, maîtrise d’œuvre et maîtrise d’ouvrage se sont réunies à l’occasion d’une conférence débat pour faire le point. Selon Alain Maugard, président de Qualibat, la performance devient essentielle et sera le fait de tous les acteurs du bâtiment, de la conception à la mise en œuvre : « On peut se rapprocher d’un engagement de performance quand on a bien compris les phénomènes d’étanchéité et de ponts thermiques. Ensuite, il faudra discuter avec les assureurs qui pourront faire des propositions de contrats. Et ces contrats seront moins onéreux si l’acteur du Bâtiment est certifié et qualifié ».

Cet engagement suppose une exigence et une compétence accrues de la part de chacun et le recours inévitable à des formations qualifiantes, de l’avis des participants au débat. De leur côté, la Capeb et la FFB se disent prêtes à relever les défis, grâce, au lancement de leurs marques respectives : « Eco Artisan » et les « Pros de la performance énergétique ». Même démarche du côté des architectes, via l’Unsfa, qui ont annoncé la signature imminente d’un engagement avec le ministère du développement durable visant à labelliser et former 12 000 architectes aux aspects environnementaux et énergétiques. « On va être confronté à la garantie de résultat et c’est tout de suite ! » indique Gérard Senior de l’Unsfa. Ce sera optionnel et il faudra suivre l’utilisateur avec des instruments de mesure ».

« Nos entreprises ne peuvent pas s’engager sur le montant de la facture énergétique payée par le client, et je leur déconseille » insiste Didier Ridoret (FFB) qui ajoute qu’elle dépend du mode de fonctionnement de l’occupant par rapport à son logement. L’enjeu pour réduire la facture énergétique globale sera de conduire les habitants à gérer au mieux leurs consommations. « Il faut le dire, l’écrire et prévoir des entretiens réguliers avec nos clients qui devront, eux aussi, accompagner ces résultats » ajoute Patrick Liebus (Capeb). « Pour s’engager sur une performance objectivée, il y aura des outils tels que la caméra infrarouge et les tests d’étanchéité, reprend Alain Maugard. Les entreprises effectueront ces mesures en guise d’autocontrôle et s’imposeront des méthodes pour obtenir la qualité ». Prudence donc pour l’engagement sur les résultats, mais les consommateurs, eux exigeront sans doute davantage de garanties !

Source Bâtirama.com/F.L

* Association des Journalistes de la Construction, avec la participation de la Capeb, le CICF, la FFB, la FN Scop BTP, la FPC, le Syntec, l’UMF, l’Unsfa, l’Untec et l’USH.